Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

06/11/2014

Erich Fromm - Extrait de « L’Art d’aimer »

Une foule grandissante de gens perdent leur autonomie et tombent sous la dépendance de ceux qui dirigent les grands empires économiques.De la concentration des capitaux résulte un autre trait saillant du capitalisme moderne : la forme particulière que revêt l'organisation du travail. Dans les entreprises fortement centralisées, la division absolue du travail a pour effet d'anéantir l'individualité du travailleur, d'en faire le rouage d'une machine.


Le capitalisme moderne a besoin d'hommes qui coopèrent unanimement et en grand nombre, qui veulent consommer toujours davantage, et dont les goûts sont standardisés, facilement modelables et prévisibles. D'hommes qui, tout en ayant le sentiment de rester libres et autonomes, de n'être soumis à aucune autorité, règle ou contrainte intérieure, acceptent cependant d'être commandés, d'exécuter ce que l'on attend d'eux, de s'insérer sans frictions dans la machine sociale. D'hommes que l'on peut diriger sans violence, conduire sans chefs, mouvoir sans but, sinon celui de tenir sa place, d'être en mouvement, de fonctionner, de continuer d'avancer.

 

Les commentaires sont fermés.