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23/09/2015

Le chant dans la Fournaise (de la nécessaire insoumission chrétienne face aux nouvelles théologies) – Antoine Martin

 

Il y a deux mille ans on massacrait les chrétiens en les traitant d’athées et d’impies. Ils avaient en effet I-Grande-20753-le-chant-dans-la-fournaise-de-la-necessaire-insoumission-chretienne-face-aux-nouvelles-theologies.net.jpgle tort de ne pas adorer l’empereur. Pour ce dernier, se proclamer dieu et organiser un culte autour de sa personne constituait un moyen courant de maintenir une cohésion politique. Refuser ce culte, c’était battre en brèche l’unité de l’empire. Puis est venue une longue période de christianisme régnant. En Occident la foi catholique a pénétré de façon lente mais durable les structures sociales jusque dans leurs moindres détails. De ce fait, les chrétiens ont quelque peu oublié la dimension subversive de leur religion. Ils ont eu tendance à considérer celle-ci comme « normale ». Mais aujourd’hui, tout le monde s’accorde à reconnaître une déchristianisation massive des pays jadis catholiques, soit pour s’en réjouir, soit pour s’en affliger. Peu à peu, nos sociétés se construisent autour d’autres credo et d’autres cultes. Dans ces conditions, il s’avère parfaitement logique que les chrétiens réintègrent peu à peu la place qui leur revenait dans le monde païen : celle des blasphémateurs.


C’est ce parcours que retrace Le Chant dans la Fournaise : comment les chrétiens sont redevenus les impies au regard des théologies actuellement à la mode. Le livre s’attache aussi à définir ces théologies : ce qui domine avant tout dans le paysage spirituel contemporain, ce sont les théologies de l’homme qui se fait dieu. On retrouve ces dernières partout : dans la laïcité, dont le ministre Vincent Peillon a clairement qu’elle était le projet spirituel de la République, mis en œuvre par un long travail de la franc-maçonnerie ; dans les droits de l’homme, nouvelles tables de la loi qui viennent remplacer les dix commandements de Dieu ; dans l’avortement, nouveau sacrifice humain que l’homme offre à ses convenances personnelles ; dans le transhumanisme, dont le fondateur Ray Kurzweil a proclamé : « Dieu existe-t-il ? Pas encore. », etc.

Le « mariage homosexuel » et la théorie du genre en font aussi partie.

Marcelle Althaus-Reid est morte en 2009, saluée par l’ensemble de la communauté universitaire comme une théologienne de premier ordre. Cette bisexuelle qui enseignait à l’Université d’Edimbourg a jeté les bases d’une théologie queer (c’est-à-dire LGBT) difficile à saisir, mais constante dans le mépris du christianisme traditionnel. Ses ouvrages empruntent volontiers le ton de l’invective et se complaisent dans les propos blasphématoires et orduriers. Cette femme perçoit dieu le père comme une menace, une figure opressante dont il faut se débarrasser. Dans The Queer God (Le dieu Queer), elle propose donc de régler le problème, je cite, « en dépouillant le Père de la puissance et de la gloire, et en laissant Dieu assis dans le froid tandis que la communauté queer occuperait la place de la Trinité ». Prendre la place de Dieu, ni plus ni moins…

L’un des premiers mariages homosexuels de l(histoire a été célébré par l’empereur Néron, qui émascula un jeune homme nommé Sporus, l’habilla en femme, l’épousa selon les coutumes de l’époque et s’afficha en public avec lui. Néron ne s’en tint pas là : il voulut abuser de sa mère… Intéressant pour quelqu’un que les premiers chrétiens considéraient comme l’Antichrist, c’est-à-dire l’homme qui se prend pour Dieu… Détail qui mérite d’être relevé, cet empereur fit fabriquer à sa ressemblance des masques de théâtre censés représenter les dieux. Encore ce marqueur de l’homme qui s’autoproclame Dieu… Chaque fois qu’une pratique aberrante n’est pas vécue comme une pratique honteuse, mais se voit revendiquée comme un art de vire légitime, on retrouve les traces d’une même théologie sous-jacente.

Ces nouvelles théologies de l’homme qui se fait Dieu ne font que reprendre et glorifier la plus vieille tentation de l’humanité, celle de devenir « comme des dieux ». Cette tentation, on la retrouve d’un bout à l’autre de la Bible, depuis le début de la Genèse, où Adam et Eve désobéissent à Dieu, jusqu’au livre de l’Apocalypse, où l’Antéchrist veut se faire adorer comme dieu par l’ensemble de l’humanité. Entre ces deux extrémités du texte sacré, il y a une luttre constante entre ceux qui veulent adorer Dieu et ceux qui veulent adorer les idoles ou se faire adorer comme Dieu. Au livre de Daniel, le roi Nabuchodonosor jette trois jeunes pages dans une fournaise en feu : ils ont en effet eu le tort de refuser d’adorer sa statue d’or. Mais voila que du fond de la fournaise s’élève un chant, un chant de louange au vrai dieu. Ce long cantique a deux niveaux de lecture : il s’agit bien évidemment d’une prière offerte au Créateur, mais aussi d’un rappel très clair pour le roi Nabuchodonosor : il n’est pas, il ne sera jamais Dieu. Cette position des jeunes gens dans la fournaise, c’est exactement celle des catholiques d’aujourd’hui, qui sont des damnés au regard des théologies de l’homme proclamé Dieu. Plus que jamais, leur louange et leur obéissance au Créateur ne peut sonner que comme un odieux blasphème aux oreilles de nos contemporains. C’est l’ensemble de cette situation que ce petit livre prétend explorer, afin de nous inviter à prendre conscience de l’immense bataille spirituelle qui se livre aujourd’hui, et à y prendre part aux côtés de l’archange Saint Michel, dont le nom signifie justement : « qui est comme Dieu ? »

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