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06/11/2014

AVRIL 2014 - CULTURE ET DEMOCRATIE

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Culture dominantes vs contre-cultures

Faut-il parler de LA culture, par nature élitiste, ou plutôt des innombrables cultures particulières au sens où Mitterand pouvait dire en 1987 "Tout est culture" ?

Faut-il établir une hiérarchie ou favoriser la démocratisation des pratiques culturelles en mettant sur le même plan culture classique (élitiste) et cultures contemporaines : culture jeune, culture geek, culture grunge, rock, rap, gay, culture d'entreprise ou de club sportif, etc. ?


La culture ne saurait être figée, elle évolue en permanence sous l'influence d'innombrables influences (renouvellement, apports extérieurs). Par exemple, la langue qui est le coeur de chaque culture n'est jamais figée : elle se modifie en permanence, sous l'effet des variations proposées par chaque locuteur. L'argot, les dialectes, les patois, les emprunts aux langues étrangères...

Platon - La culture est donc ce qui donne son caractère à une communauté

enfants.jpgLorsque Platon, dans la République, tente d’imaginer la formation de la meilleure cité possible, il commence précisément par la culture  et l’éducation des enfants. Contrôler les mythes que l’on raconte aux enfants est la première chose à faire quand on veut élaborer une cité :

« Dès lors, laisserons-nous facilement les enfants écouter les premières histoires sur lesquelles ils tombent, échafaudées par les premiers venus, et accueillir dans leur âme des opinions qui sont pour la plupart contraires à celles qu’ils devraient avoir selon nous une fois adultes.

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Recueillement - Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.recueillement.JPG

Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :

Une atmosphère obscure enveloppe la ville,

Aux uns portant la paix, aux autres le souci.

Pendant que des mortels la multitude vile,

Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,

Va cueillir des remords dans la fête servile,

Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici,

Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,

Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;

Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;

Le Soleil moribond s'endormir sous une arche,

Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,

Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.

 

 

 

La culture conditionne la démocratie

La culture conditionne la démocratie, c'est-à-dire la collégialité de l'exercice du pouvoir fondé sur le débat et la négociation, dans la mesure où elle nous donne le sentiment d'une communauté non seulement d'intérêts mais d'usages et de valeurs

La culture commune pourvu qu'elle soit commune permet une discussion démocratique plus efficace, plus sereine, plus féconde, car elle garantit un usage précis et rigoureux des mots et inscrit la délibération politique dans un univers de références partagées.

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Orwell - Culture et Totalitarisme

«  Ne voyez-vous pas que le véritable but du novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? A la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer. Tous les concepts nécessaires seront exprimés chacun exactement par un seul mot dont le sens sera rigoureusement délimité. Toutes les significations subsidiaires seront supprimées et oubliées.

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Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, Extrait de l’acte II, sc. 8

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Et que faudrait-il faire ?
Chercher un protecteur puissant, prendre un patron, 
Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc
Et s'en fait un tuteur en lui léchant l'écorce, 
Grimper par ruse au lieu de s'élever par force ?
Non, merci ! Dédier, comme tous ils le font, 
Des vers aux financiers ? se changer en bouffon
Dans l'espoir vil de voir, aux lèvres d'un ministre, 
Naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ?

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Culture et démocratie s’opposent-elles ?

A première vue, on pourrait croire que culture et démocratie s’opposent, dans la mesure où, si la démocratie est le pouvoir de tous, la culture semble être le privilège de quelques uns. La culture, réservée à une élite, serait tout sauf démocratique.

Cependant, la culture ne se résume pas à la culture aristocratique : elle consiste d’abord dans le fait de s’approprier un territoire, de faire peuple en se dotant de traditions, de proverbes, de chansons populaires, etc. La culture, alors, est ce qui fonde l’identité d’un peuple.

Or, le « peuple », « demos » est à la base de la démocratie : car sans peuple, comment pourrait-il y avoir un pouvoir du peuple ?

La culture, avec ses particularités, est donc essentielle à la seule existence de la démocratie. Voilà sans doute pourquoi toutes les entreprises totalitaires n’ont eu de cesse de détruire, ou d’absorber, la culture de leur pays. 

Simone Weil - L’enracinement seul permet de résister au despotisme

“Le déracinement est de loin la plus dangereuse maladie des sociétés humaines, car il se multiplie lui-même. Des êtres vraiment déracinés n’ont guère que deux comportements possibles  : ou ils tombent dans une inertie de l’âme presque équivalente à la mort, comme la plupart des esclaves au temps de l’empire romain, ou ils se jettent dans une activité tendant toujours à déraciner, souvent par les méthodes les plus violentes, ceux qui ne le sont pas encore ou ne le sont qu’en partie.

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