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07/11/2014

De la non-violence - Gilbert Cesbron

Il n'existe pas qu'un seul courage, le fameux courage des braves ; mais il existe des courages : le "courage de papier", celui dont parlait Mauriac, et qui consiste à écrire, parce qu'on les croit vraies et utiles, des choses qui peuvent vous valoir des ennuis ; puis le "courage de feu", ce courage qui fait qu'on va au devant d'un risque de souffrance et de mort ;


Enfin il en existe un troisième qui, à mes yeux, est le courage des courages : je l'appelle le "courage de pierre", parce qu'il conduit un personnage en prison pour ses convictions non violentes. Mais surtout, il est acculé au mépris des autres - et c'est pourquoi ce courage-là est beaucoup plus exigeant. La certitude d'être incompris est finalement une épreuve plus grave que celle d'être blessé.

        Très longtemps, on a confondu la non-violence avec le pacifisme bêlant, et le pacifisme – bêlant ou non – avec la lâcheté. La non-violence semblait le contraire même du courage, alors qu'elle exige plus de courage que n'en requiert la violence. D'abord parce que nous avons des tendances à l'agressivité et que la violence satisfait en nous bien des désirs viscéraux. Ensuite parce que la violence entraîne une pluie de médailles et l'estime de tous. La violence, hélas, c'est très flatteur. Les héros des films de violence plaisent au public et séduisent les femmes et les jeunes. Ce sont des "héros" au sens propre du mot. Tandis que la non-violence entraîne encore le mépris ; et aussi des risques plus grands que la violence, puisqu'on est désarmé.

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