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07/11/2014

L'identité - Ce qu'en dit Aristote

Aristote surnommé le Stagirite est un philosophe grec né en 384 av. J.-C. à Stagire,  Disciple de Platon à l'Académie pendant plus de vingt ans, il prit ensuite une distance critique vis-à-vis des thèses de son maître et fonda sa propre école, le Lycée. Il fut également le précepteur d’Alexandre le Grand.

Sa conception de l'être comme « substance »  et de la métaphysique comme « science de l'être en tant qu'être », influença profondément l'ensemble de la tradition philosophique occidentale (et spécialement St Thomas d'Aquin.


 

Quel rapport avec l'identité ?
Sachant que "la notion la plus fondamentale et absolument première est la notion d'être. D'où il résulte que l'affirmation absolument première que toutes les autres présupposeront affirmera l'identité de l'être avec lui même, c'est donc ce que la philosophie appellera LE PRINCIPE D'IDENTITÉ et qu'on pourrait présenter à tout le monde en l'appelant le principe de Monsieur de la Palisse

Nous le formulerons "TOUTE CHOSE EST CE QU'ELLE EST ET N'EST PAS CE QU'ELLE N'EST PAS" Ce principe ne peut être démontré par aucun raisonnement puisque tout raisonnement le présuppose, mais il n'en a nul besoin parce qu'il est d'une évidence immédiate pour l'intelligence, comme la lumière pour la vue, car il est impossible de considérer l'être comme n'étant pas, donc de le considérer autrement que comme identique à lui même.

Ceci n'a pourtant pas empéché certains philosophes de contester le principe d'identité.

Remarque :
le principe d'identité semble une évidence,  mais affirmer quun homme et une femme sont la même chose revient à le nier. Le refus du réel équivaut à la négation du principe d'identité.

Le problème du changement
A la suite d'Héraclite, un certain nombre de philosophes ont prétendu contester le principe d'identité en s'appuyant sur le fait du changement. Il semble à première vue que ce fait du changement contredit le principe d'identité. En effet le changement consiste en ceci que ce qui était n'est plus, et que ce qui n'était pas est maintenant, il est donc une destruction de l'être avec lui même.

Héraclite, pour maintenir cette certitude expérimentale du changement, se croyait obligé de nier le principe d'identité et par là de nier l'être lui même : puisque rien ne demeure, il n'y a pas d'être, il n'y a que du changement. C'est le changement lui même qui est la seule réalité se développant dans la contradiction perpétuelle puisque chaque instant contredit l'instant précédent

Remarque :
 L'argumentation d'Héraclite reste actuelle : au lieu de parler de changement, on mettra en avant le progrés, la mode, l'évolution, la science, etc.

Nous pouvons aisément démontrer que cette philosophie d'Héraclite est impossible car si l'on n'admet plus que toute chose est ce qu'elle est alors, le changement lui même peut n'être pas ce qu'il est, changer peut être la même chose que ne pas changer. Les différences entre les êtres sont elles mêmes de l'être et nier l'être c'est nier également les différences, et par là nier le changement car s'il n'y a plus de différences, il n'y a plus de changement. Pour que A devienne B, il fallait que A ait été ce qu'il était et que maintenant B soit ce qu'il est : s'il n'y a plus d'être, il n'y a plus de changement.

Héraclite a bien vu l'évidence expérimentale du changement, mais est tombé dans l'erreur du en niant le principe d'identité : nous n'avons pas d'autre solution que d'admettre à la fois la certitude intellectuelle du principe d'identité et la certitude expérimentale du changement, ce qui nous conduit à rechercher comment les concilier, comment, en dépassant ce qui nous était apparu à première vue, le changement s'accorde avec le principe d'identité. Cette solution a été trouvée deux siècles après Héraclite par Aristote dans la découverte de la distinction entre "l'être en puissance" et "l'être en acte"

Je m'arrête là en espérant avoir suscité votre curiosité et montré le lien entre l'identité et l'être, identité et vérité

Si vous souhaitez aller au delà ce ce bref exposé, je vous engage à lire "Y a t il une vérité" de Jean Daujat dont j'ai repris de larges extraits.

fin de l'exposé

[Jean Daujat (1906-1998) ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure en Sciences, a consacré sa vie à l'enseignement de la doctrine catholique et à la formation spirituelle des laïcs, par l'intermédiaire du Centre d'Etudes Religieuses qu'il a fondé.
Il a une trentaine de livres de livres dont la plupart portent sur des sujets religieux. Il a fait preuve, tant dans ses enseignements que dans ses écrits, d'un véritable génie pour exprimer avec clarté et simplicité les notions, mêmes complexes, ainsi que d'un amour indéfectible de la vérité.]

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