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07/11/2014

La tyrannie médiatique – Jean-Yves Le Gallou

L’idéologie est d’abord un discours : elle repose donc sur les mots car ceux-ci restent un instrument de communication fondamental entre les hommes ; nommer, c’est invoquer, c’est faire exister ou, au contraire, renvoyer dans le néant. Tout comme l’ »information » les mots sont donc choisis pour produite certains effets ;

La fondation Polémia a actualisé, à sa façon, le travail du linguiste de 1984 (Orwell). Elle a publié un petit dictionnaire qui comprend environ 300 mots parmi les plus employés aujourd’hui par l’élite dirigeante et notamment les médias.

Ce dictionnaire de Novlangue comprend cinq types de mots :


Les mots trompeurs :

Ils sont trompeurs car ils ont changé de sens dans la seconde moitié du XXème siècle ; Ils traduisent une usurpation de sens en quelques sorte (comme dans les réformes religieuses où la nouvelle religion s’efforce de s’approprier les lieux ou les symboles de la précédente). Les mots trompeurs finissent souvent, au surplus, par désigner le contraire de ce qu’ils prétendent signifier : c’est le propre de la novlangue orwellienne (« la liberté c’est l’esclavage », « la guerre c’est la pais ») qui est une manipulation du langage et une tentative de manipulation de la réalité par le langage). Ce sont de faux amis dont il faut se méfier.

Les mots trompeurs illustrent le fait que nous vivons aujourd’hui une nouvelle période de renversement des valeurs qui explique aussi le renversement du sens.

Les mots subliminaux

Les mots subliminaux sont destinés à suggérer, subrepticement un effet de répulsion, ou au contraire, d’adhésion auprès du récepteur. Comme il existe des images subliminales qui ont un impact sur le cerveau mais non sur la rétine, il existe des mots subliminaux destinés à provoquer des associations inconscientes dans l’esprit du récepteur.

Certains mots sont destinés à des fins répulsives pour déconsidérer les opposants au Système dominant. Exemple : HOMOPHOBIE : accusation destinée à dissuader toute opposition aux revendications homosexualites, « mariage gay » « homoparentalité » par exemple.

Les mots subliminaux aux fins majoratives ou euphémisantes. Il y a d’bord les mots destinés à suggérer le volontarisme et l’énergie des dirigeants politiques : volonté, ambition, s’attaquer à, s’engager dans la bataille de, se battre pour, engager un bras de fer, mobiliser, effort. A noter qu’une grande partie de ce vocabulaire est emprunté à la chose militaire sans doute pour faire plus vigoureux.

Les mots sidérants : une arme de diabolisation

Les mots sidérants sont des mots terroristes. Ils sont destinés à empêcher toute réflexion critique en imposant une association d’idées fortes conditionnée et puisée dans l’inconscient collectif. Ils constituent une étape supplémentaire dans la manipulation par apport aux mots subliminaux. Ils sont principalement utilisés pour disqualifier les personnes et les idées qui vont à l’encontre de l’idéologie dominante. Ces mots ont donc pour vocation d’empêcher toue contestation du système (fasciste, révisionniste, réac…)

Les mots tabous

Les mots tabous contredisent l’idéologie dominante. Ils sont donc bannis et tendent donc à disparaître du vocabulaire politique et médiatique. On s’approche ici d’une forme de censure : la censure par le vocabulaire. Exemples : mort, vieillesse, féminité famille (au singulier), virilité, honneur, devoir, autorité, normalité, moralité.

Les mots marqueurs

Ce sont les tics verbaux, caractéristiques du discours dominant et qui marquent l’appartenance à la nouvelle classe dominante (ils servent de signe de reconnaissance). Ils illustrent le fait que la superclasse dirigeante ne vit plus comme le peuple et ne voit plus le même monde que le peuple. Ainsi il y a les mots et expressions traduisant une distanciation critique vis-à-vis du peuple français :

Archaïsme (les traditions sont un archaïsme pour le système), exception (pas bien lorsqu’elle est française), Mme Michu (le point de vue de la France d’en bas, des beaufs), il faut bousculer (les tabous français), bouger, changer (c’est-à-dire rompre avec les traditions)

Il y a aussi les mots valorisants du modèle anglo-saxon, réputé intrinsèquement supérieur, notamment : pragmatisme, transatlantique, globalisation. L’anglais étant la langue officielle du Système dominant, beaucoup d’anglicismes sont devenus de vrais tics verbaux : senir, outing, testing…

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