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05/11/2014

L’homme libre est celui qui écouté sa conscience - Axel Rokvam

« Il semble bien qu’il y ait en l’homme, c’est-à-dire en chacun de nous, une instance qui nous justifie, c’est-à-dire qui nous conduit vers le chemin juste. C’est la conscience humaine. Libre à nous, ensuite, de l’écouter ou de l’occulter.

Il est certain qu’aujourd’hui des hommes qui nous gouvernent l’occultent, et que d’autres l’écoutent. Mais nous ne  pouvons pas pour autant scinder le monde entre ceux qui écoutent et ceux qui occultent, car ceux qui écoutent n’auront jamais fini d’écouter cette parole qui les habite, et ceux qui occultent n’auront jamais raison de leur conscience.


 

Tant que nous espérons, nous qui veillons, pouvoir suivre ce murmure continuel, cet appel à la justice et à la vérité qui habite notre cœur, alors nous vivrons. Sinon, nous mourrons du même cynisme qui tue nos adversaires d’un temps, de l’illusion de vivre, d’un plaisir éphémère sans joie profonde.

La loi est une autre instance justificatrice qu’une société se donne en vue d’une plus grande justice. Mais la loi est fragile, elle est toujours moins complexe que la nature de l’homme, que ce réel intérieur. Même les bonnes lois posent des cas de conscience à l’homme. La loi possède toujours des carences, car l’homme et la nature seront toujours infiniment plus complexes qu’elle.

La conscience, c’est justement cette complexité, cette richesse que l’homme porte en lui et dont il essaye d’entendre le murmure pour savoir ce qu’il doit faire. Dans une société chaotique où le hurlement permanent des commentateurs publics empêche les hommes de s’entendre, il devient si difficile d’écouter ce murmure que certains en viennent à croire qu’il n’existe pas.

L’homme sans conscience, sans morale, sans éthique, serait pour ceux-là l’homme libre. Pour cacher cette pensée, on préfère nous expliquer que chaque individu est auto-normé, que chacun possède sa propre morale. Comment un message si simple sur l’homme, un mensonge si grossier peut-il être proféré à longueur de journée sur toutes les ondes obscures de notre temps ? Comment un peuple tout entier peut-il désespérer de faire savoir que sa conscience lui dit le contraire de ce que disent ses lois ? Grâce à l’absence de lien social et d’engagement personnel, grâce au désespoir et à l’égoïsme ambiant.

L’enfer s’installe lorsque chacun croit pouvoir construire seul son petit paradis sur ses sentiments et désirs individuels. La société ultra-violente que nous voyons s’édifier jours après jours, dans ses rapports économiques, sociaux, familiaux, religieux, est une société d’hommes qui ont étouffé leur conscience et se satisfont de l’assouvissement de leurs désirs au détriment, consciemment pour partie, du bien commun.

Avec quelques dizaines de Veilleurs, dans quelques dizaines de veillées, nous nous battrons toujours au nom de notre conscience, pour interpeller ceux qui font nos lois en mettant nos consciences de côtés et, pire, en mettant parfois leur conscience de côté. Nous leur conjurons d’oublier les théories déshumanisantes de Karl Marx, qui a fait de la matière le moteur de l’histoire. Urs von Balthasar fait de l’amour la force immatérielle de l’Homme. La conscience guide en chacun de nous cette force immatérielle qu’est l’amour.

Ma conscience m’a mené ici une nouvelle fois, je suis toujours prêt à affronter les mensonges et les humiliations des machineries politiques et médiatiques. Je crois que l’homme libre est celui qui écoute et obéit à sa conscience ».

 

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