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06/11/2014

L’enfant devient une marchandise - Sylviane Agacinski.

La Gestation pour autrui est une dérive du libéralisme vers la marchandisation du corps au sens de l’envahissement de la société par le marché. On fait passer pour un progrès technique et pour une liberté ce qui représente en réalité une exploitation des femmes pauvres par des femmes riches (et des pays pauvres par les pays riches). La vraie question est de savoir si porter un enfant se rattache à l’existence personnelle d’une femme ou bien si c’est une activité productrice.


En fait, c’est une transformation de soi qui ne relève ni du faire ni du produire. C’est tout de même un comble de voir à nouveau considérer l’enfantement comme une fonction (et pourquoi pas un métier, pendant qu’on y est) et le corps féminin comme un outil. Mais aucune femme ne porte un enfant comme on fait cuire un pain dans un four. Philosophiquement, on peut dire que chacun est son corps, et non pas que ce corps est une propriété : c’est en ce sens que vendre du temps de travail, un service ou un produit, ce n’est pas vendre son corps lui-même. Demander à une femme de faire un enfant pour un autre, c’est lui demander de vendre sa personne entière, pendant neuf mois. Cela s’apparente à un esclavage. On peut aussi appeler cela de la corruption, c’est-à-dire le fait d’acheter un « bien » non vendable.

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