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14/03/2015

L’islam est-il compatible avec la laïcité ?

Un regard sur la géopolitque des pays totalement ou majoritairement musulmans incite plutôt à une réponse négative.

Mais il est de bon ton aujourd’hui dans certains milieux d’affirmer que l’évolution du monde musulman vers la laïcité est inéluctable. Les tenants de cette thèse estiment qu’à l’instar de l’Eglise Catholique l’Islam finira par se rallier à ce modèle inséparable de la Démocratie et considéré comme valable pour toutes les cultures.

Raisonner de la sorte, c’est vouloir appliquer à l’Islam des critères qui lui sont étranger.


En effet, la laïcité y est un concept inconnu. L’Islam se définit souvent lui-même comme un système politico-religieux , un tout insécable (une foi et une loi). Cette conception repose sur l’expérience fondatrice des débuts de l’Islam. A Médine, où il avait émigré en 622 pour fuir sa ville natale de La Mecque dont les habitants rejetaient sa prédication et où il est mort en 632, Mahomet a conçu le premier Etat islamique de l’Histoire. Il a exercé tout à la fois « le principal et le pontificat », selon l’expression de l’intellectuel français d’origine tunisienne, AbdelIwahhab Meddeb.

Le Coran se fait longuement l’écho de cette imbrication entre les domaines temporel et spirituel. Dans la mesure où il est considéré comme la Parole de Dieu matérialisée en un livre et enseignant la « religion vraie » destinée à « prévaloir sur toute autre religion » (Coran 9,33), il donne à cette situation un caractère sacré, intangible et immuable, ainsi qu’une valeur normative.. La différence est évidente avec la doctrine chrétienne pour laquelle la distinction entre les pouvoirs relève de son essence propre. L’histoire chrétienne a pu mêler intérêts temporels et intérêts spirituels, mais cela ne change rien au principe fondateur édicté par le Christ lui-même et qui est à la racine de la culture occidentale.

La confusion des pouvoirs ne prend cependant pas nécessairement la forme d’une théocratie. En fait ce qui compte du point de vue islamique, c’est que le pouvoir revienne à un musulman car lui seul est capable de faire appliquer la charia (la loi islamique, issu de deux sources : le Coran et la tradition mohamédienne ou Sunna). Tout autre pouvoir est contestable.

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