17/01/2015
JANVIER 2015 - EDUCATION ET TRANSMISSION
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« Vous n’avez rien à transmettre »
Il s’est produit, dans nos sociétés occidentales, un phénomène unique, une rupture inédite : une génération s’est refusée à transmettre à la suivante ce qu’elle avait à lui donner, l’ensemble du savoir, des repères, de l’expérience humaine immémoriale qui constituait son héritage. Il y a là une ligne de conduite délibérée, jusqu’à l’explicite : j’étais loin d’imaginer, en commençant à enseigner, l’impératif essentiel qui allait structurer ma formation de jeune professeur. « Vous n’avez rien à transmettre » : ces mots, prononcés à plusieurs reprises par un inspecteur général qui nous accueillait dans le métier le jour de notre première rentrée, avaient quelque chose de si étonnant, qu’ils ont marqué ma mémoire. (…)
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René Descartes XVIIè siècle – La philosophie du doute
« Ce n’est pas d’aujourd’hui que je me suis aperçu que, dès mes premières années, j’ai reçu quantité de fausses opinions pour véritables, et que ce que j’ai depuis fondé sur des principes si mal assurés ne saurait être que fort douteux et incertain ; et dès lors j’ai bien jugé qu’il me fallait entreprendre sérieusement une fois en ma vie de me défaire de toutes les opinions que j’avais reçues auparavant en ma créance, et commencer tout de nouveau dès les fondements si je voulais établir quelque chose de ferme et constant dans les sciences. (…) Maintenant donc que mon esprit est libre de tous soins, et que je me suis procuré un repos assuré dans une paisible solitude, je m’appliquerai sérieusement et avec liberté à détruire généralement toutes mes anciennes opinions. »
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Rousseau XVIIIè siècle – L’Emile : Il faut préserver l’ « homme naturel »
« Emile n’a que des connaissances naturelles et purement physiques. Il ne sait même pas le nom de l’histoire, ni ce que c’est que métaphysique et morale. Il connaît les rapports essentiels de l’homme aux choses, mais nul des rapports moraux de l’homme à l’homme. Il sait peu généraliser d’idées, peu faire d’abstractions. Il voit des qualités communes à certains corps sans raisonner sur ces qualités en elle même. (…) Il ne cherche point à connaître les choses par leur nature, mais seulement par les relations qui l’intéressent. Il n’estime ce qui lui est étranger que par rapport à lui. (…) Il se considère sans égards aux autres, et trouve bon que les autres ne pensent point à lui. Il n’exige rien de personne, et ne croit rien devoir à personne. Il est seul dans la société humaine ; Il ne compte que sur lui seul. »
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Liberté, égalité, fraternité – Victor Hugo
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Bourdieu XXè siècle – la Culture instrument d’asservissement des classes populaires
Selon Bourdieu, la clé de la domination sociale est bien le capital, mais ce capital n’est pas, contrairement ce que croyait le premier marxisme, exclusivement matériel : il se déploie aussi en d’autres dimensions, d’autant plus efficaces sans doute qu’elles sont moins visibles, moins directement perceptibles, et donc aussi moins contestables. Car le propre de la sélection par la culture, c’est que nul ne songe à la contester : celui qui s’en trouve écarté ne se révolte pas pour autant. Le capital culturel se transmet pourtant, comme tous les patrimoines, dans l’espace fermé des lignées, des familles, des milieux sociaux. Il produit et reproduit cette caste que le sociologue dénonce dans un premier ouvrage au titre évocateur : Les Héritiers
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La culture en augmentant notre humanité nous permet de passer du particulier à l’universel
Décrire la culture comme un bagage suppose d’affirmer l’existence autonome du propriétaire de ce bagage, sa personnalité indépendante et autosuffisante ; quelque utile qu’il soit, le bagage demeure toujours une propriété contingente et séparable du voyageur. Mais la culture ne saurait être décrite ainsi : elle est au contraire le passage nécessaire par où s’accomplit notre personnalité. Elle n’augmente pas ce que nous avons mais ce que nous sommes. Et, en cela, elle n’est pas accessoire, mais essentielle. (…)
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Espérance
J’ai ancré l’espérance
Aux racines de la vie
Face aux ténèbres
J’ai dressé des clartés
Planté des flambeaux
A la lisière des nuits
Des clartés qui persistent
Des flambeaux qui se glissent
Entre ombres et barbaries
Des clartés qui renaissent
Des flambeaux qui se dressent
Sans jamais dépérir
J’enracine l’espérance
Dans le terreau du cœur
J’adopte toute l’espérance
En son esprit frondeur
Andrée Chedid
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